Voici le cinquante-deuxième et dernier billet de ma série hebdomadaire en –ule. Le moment de récapituler. Qu’est-ce à dire ?
Les trois verbes anglais utilisés communément pour traduire le français récapituler (sum up, summarize, overview) montrent les nuances de l’opération. Pour récapituler, on peut : additionner, résumer ou donner une vue d’ensemble.
Je pourrais donc additionner les données des cinquante et un premiers billets mais comme mes petits textes comportent peu de chiffres, il n’est pas aisé d’en faire la somme. Je peux en revanche faire la somme des mots-clés de chaque billet et noter les plus fortes redondances. Ce qui donne, dans l’ordre alphabétique : algorithme, archivage, archives, big data, concision, déclaration, diplomatique, document, données, écran, histoire, information, Internet, latin, logiciel, MOOC, numérique, publicité, rébus, spam, texticule, titre. J’aurais pu faire un nuage de mots-clés avec ça mais le nuage est déjà démodé (entendez le nuage de mots, pas le cloud qui est, lui, au mieux de sa forme).
Résumer un blog est un exercice particulièrement délicat et, en l’occurrence, inapproprié car ces cinquante et un texticules ne racontent pas une histoire dont on pourrait résumer l’intrigue comme on peut le faire pour un roman. Il serait envisageable de résumer chaque billet, façon tweet (140 caractères) mais ce serait lassant et encore trop long.
Face au résumé, la synthèse est ici plus pertinente. N’étant pas lectrice de mon blog – je lis volontiers ceux des autres – je suis mal placée pour synthétiser ce que les internautes y lisent. Je suis plus à l’aise pour dire ce que j’ai voulu y dire, à savoir :
- que la société de l’information est un terrain d’observation et de recherche passionnant pour comprendre où va le monde et à quelle sauce nous serons bientôt mangés car les réseaux ont de grandes oreilles et de grandes dents ;
- que cette critique de la société est à la portée de tous, à partir de concepts très simples comme ceux qu’enseigne la diplomatique : la donnée versus le document, l’authenticité versus la falsification, l’éphémérité versus la pérennité, l’archivage versus le stockage, la mémoire versus l’oubli, l’inconséquence versus la responsabilité, etc. ;
- que l’Histoire est pleine de petites histoires qui sont autant d’illustrations de ce qui se passe aujourd’hui (et de ce qui se passera demain) ; leur transposition au XXIe siècle est très amusante ;
- que l’étude comparative du document et de sa forme (support, taille, structure, composition, agencement, tournure, style, enregistrement, etc.) est plus instructive qu’on ne l’admet généralement ;
- qu’il est toujours profitable d’étudier le sens des mots, leur étymologie et leur évolution ; c’est même un exercice salutaire pour ne pas se laisser contaminer par la confusion lénifiante du discours ambiant ;
- et que l’humour est une consolation face aux incohérences de ce monde.
En fait, tous ces texticules parlent, d’une façon ou d’une autre, de la gouvernance de l’information.
Gouvernance de l’information, c’est quand l’information gouverne les humains, non ?