Le MOOC « Bien archiver : la réponse au désordre numérique » va démarrer sa deuxième session le 9 novembre. Pour en savoir plus: https://www.france-universite-numerique-mooc.fr/courses/Paris10/10003S02/session02/about

Proposé en partenariat par le CR2PA et l’Université de Paris Ouest Nanterre La Défense, ce cours en ligne propose cette année sept semaines de cours, depuis la sensibilisation aux enjeux du numérique pour la mémoire et la responsabilité des traces jusqu’à l’acquisition d’une « archivage managérial attitude » en passant par le déroulé des concepts (les documents, leurs cycle de vie, les acteurs) et les méthodes et outils d’une bonne maîtrise de l’information engageante.

J’ai la chance et le plaisir d’en être le responsable pédagogique, avec ma double casquette CR2PA et Nanterre. Je me réjouis donc de le rejouer.

Mon enthousiasme et mon intérêt tiennent à plusieurs facteurs :

  • le fait que l’équipe pédagogique partage la même vision de la thématique enseignée et le même message à transmettre ;
  • la session 1, l’hiver dernier, a conduit au constat que la rigueur intellectuelle paie : avec ses 25 % de taux de complétion (pourcentage des apprenants qui vont jusqu’au bout du MOOC) quand le taux moyen est de 2 à 10%, le MOOC « Bien archiver… » est un véritable succès, souligné par des centaines de messages de satisfaction et de remerciements ;
  • les exigences pédagogiques d’un MOOC bien fait sont un enrichissement ; c’est du moins comme cela que je l’ai vécu.

Enrichissement intellectuel et humain

Le mot enrichissement, dans cette société mercantile et financière, mérite une explication. S’enrichir avec un MOOC qui, par définition (Open course), est gratuit, n’est-ce pas contradictoire ?

Ne confondons pas le prix et la valeur des choses.

Sur le plan financier, le MOOC n’est pas payant pour les apprenants ; c’est une des caractéristiques du MOOC, dans la lignée des principes défendus par Jules Ferry il y a cent-cinquante ans : l’instruction est gratuite. Mais, bien évidemment, la production et la diffusion du MOOC coûte quelque chose. Plusieurs articles ont été écrits là-dessus.

Pour le MOOC « Bien archiver… », la mise en ligne des sept heures de vidéos et présentations a un certain coût : le CR2PA a financé la réalisation des vidéos, l’Université de Paris Ouest Nanterre La Défense et FUN (France Université Numérique, la plateforme de l’Éducation nationale) ont pris en charge l’ingénierie pédagogique et les aspects techniques. Pour le reste, c’est effectivement gratuit : le responsable pédagogique, les intervenants pour les cours et les témoignages sont tous bénévoles dans ce MOOC. Ceci représente environ 1500 heures de temps, données au projet par des gens qui pensaient que cela valait la peine de construire ensemble ce MOOC.

En revanche, pour les apprenants, ce n’est pas vraiment gratuit. Certes, ils n’ont pas à payer une somme d’argent pour accéder au cours et utiliser les vidéos, mais on ne peut suivre un MOOC de qualité sans payer de sa personne : visionner, écouter, lire, réfléchir, cela exige du temps, de l’attention, de la fatigue. Or, si quelques entreprises ont organisé le suivi du MOOC sur le temps de travail des collaborateurs considérant, avec justesse, qu’il s’agit d’une formation professionnalisante, la plupart des moocqueurs ont suivi le cours sur leur temps personnel.

Suivre un MOOC est un investissement.

Créer un MOOC est un investissement.

L’enrichissement ici est intellectuel et humain, pour tous.

Pour les apprenants, c’est de mieux comprendre les ressorts de l’archivage, au plan personnel ou professionnel, et d’acquérir de bonnes pratiques ; c’est aussi de rencontrer, via les forums, d’autres personnes qui se posent les mêmes questions ou qui voient les mêmes choses différemment.

Pour les créateurs du MOOC, c’est le fait d’apprendre soi-même en cherchant la meilleure façon de transmettre le message ; c’est aussi la joie d’avoir apporté de la connaissance à certains, du réconfort à d’autres, de la gaîté à beaucoup au travers de notre petit feuilleton-étude de cas des Serres d’Eupéa.

On pourrait résumer en disant que, paradoxalement, le MOOC « Bien archiver… » est gratuit pour ceux qui transmettent et payant pour ceux qui apprennent, l’essentiel étant que tout le monde s’enrichit. CQFD.

 

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