La vacance, c’est le vide. Être vacant veut dire être vide, être inoccupé.
C’est d’abord un terme de droit : la vacance d’un poste dans la fonction publique, la vacance d’un logement (même s’il se trouve occupé par des trucs et de machins). Ou encore la vacance du pouvoir…
Pendant les vacances, les gens cumulent plusieurs vides : leur bureau est vide et leur tête se vide (en principe) de tous les soucis professionnels ; c’est d’ailleurs pour cela que l’on écrit dans ce cas vacances au pluriel J.
Les vacanciers vident leur verre d’apéro le soir, après avoir vidé leur seau de sable sur la plage, vidé le poisson pêché dans le torrent, vidé leur compte en banque, vidé leur sac chez un psy, etc. C’est la vie de vacances. Pendant cette période, les peintres du dimanche peuvent s’adonner à leur hobby chaque jour de la semaine et ils rentreront chez eux qui, avec ses gouaches, qui avec ses lavis de vacances.
Ce qui m’amène directement à ce type de document administratif qu’est l’avis de vacance. Quand j’étais fonctionnaire – il y a bien longtemps mais je m’en souviens – je recevais et lisais régulièrement les avis de vacances de poste de conservateur d’archives puis de conservateur du patrimoine (une réforme du ministère de la Culture séparant les deux appellations). Cette liste des postes à pourvoir (déjà vacants ou susceptibles de l’être prochainement) était diffusée à (et est toujours mises à disposition de) toutes les personnes possédant les critères (statut, grade, âge) pour poser leur candidature au poste qui les intéresse, dans le respect de la procédure en vigueur (délais, commission, décision, arrêté de nomination).
Avis de vacance.
Je ne m’étais jamais appesantie sur cette formule avant aujourd’hui et pourtant comment ne pas être frappé du caractère passif, voire négatif de la formulation ? Pourquoi insister sur l’absence ? Quelle idée de faire savoir le vide ? Ne serait-il pas plus constructif d’insister sur l’intention de combler le vide et d’annoncer l’intention de recruter plutôt que de s’arrêter à partager le constat de vacance ? Autrement dit, pourquoi s’obstiner à publier des avis de vacance et non des avis de recrutement ?
Par curiosité, j’ai questionné l’ami Goût-Gueule sur les deux expressions. L’algorithme du moment (personnalisé ou non ?) a remonté les statistiques suivantes :
- avis de vacances : 324 000 (en tête de liste de résultat, pour ceux qui aiment voyager un « Avis de vacance d’emploi n° 985 du 4 juillet 2016 – MRI – conseiller régional en protection civile pour la Chine, la Corée du Sud et la Mongolie. La date limite d’envoi des candidatures est fixée au 22 juillet 2016 » ;
- avis de recrutement : 373 000 dont la majorité concerne la fonction publique.
À noter que certaines annonces, hésitantes, utilisent conjointement les deux expressions. La compétition entre les deux est engagée et le recrutement semble l’emporter. De quoi être rassuré. Merci, Goût-Gueule.
C’était mon billet du lundi 11 juillet, faute de quoi il y aurait sur ce blog vacance de post…