La lecture de l’article de Stéphane Toussaint « Le David de Michel-Ange et l’ignorance mise à nu » publié le 7 novembre 2016 dans La tribune de l’art devrait être obligatoire dans les écoles de journalismes, dans les écoles tout court et du reste pour tout le monde.
Il s’agit en effet d’une excellente critique de la désinformation ordinaire dans les médias, en l’occurrence un sujet sur le David de Michel-Ange au journal télévisé du 31 octobre sur France2. La nudité du personnage y est présentée comme la cause de la contestation dont la sculpture fut l’objet à Florence lors de son installation en 1504, cette interprétation étant gratuite et formulée au mépris de l’histoire, de l’art et de l’histoire de l’art. C’est, explique très clairement l’auteur, le symbole politique que constituaient ce David et son emplacement dans la ville régentée par les Médicis qui causa un émoi certain, et les Florentin(e)s de l’époque se moquaient bien que David portât un cache-sexe, un slip de bain ou un bermuda.
Un peu short le journaliste de France2 et les personnalités qu’il interviewe…
Ainsi, par mode, par ignorance, par incompétence, on prend les parties pour le tout, les parties étant la partie de l’anatomie à laquelle les esprits étroits réduisent la statue, le tout étant l’objet d’art et son contexte socio-politique.
Et Stéphane Toussaint de conclure : « Alors que les Florentins de la Renaissance célébraient ouvertement, ou lapidaient, une sculpture destinée à clamer leur opposition aux tyrans, il est de mauvais augure, en ces temps d’élections imminentes, que les français soient confinés par leurs médias à la complète ignorance de ce que signifie précisément l’art du « passé », surtout lorsqu’il délivre un message aussi crucial et aussi « présent ». »
Merci, Stéphane Toussaint !