Les robots, les algorithmes, leurs conséquences sur les humains : sujet de société s’il en est. Personne ne sait ce que l’intelligence artificielle fera de nous demain, si nous aurons encore prise sur les algorithmes ou si les humains subiront les fantaisies des robots. Aucune certitude. Alors autant rêver.
Les sigles aiguillonnent l’imagination, en tout cas pour moi. Intelligence Artificielle : I.A. IA, prononcé en une seule syllabe renvoie au « Ja » de la langue allemande, à l’acceptation. Accepter les robots sans rien dire, non ! En russe, IA, Я, est le pronom de la première personne (je, moi) et c’est vrai que l’intelligence artificielle, en tant qu’individu et citoyenne, me concerne.
En réalité, le sigle le plus usité chez les experts, y compris français, pour désigner l’intelligence artificielle est le sigle anglais, AI (Artificial Intelligence). Mais tout le monde ne l’entend pas de la même oreille.
AI ? Vous parlez bien d’Amnesty Internationale ? diront les uns.
L’identité des sigles est un éclairage. En effet, la dimension internationale de l’intelligence artificielle est une chose acquise car l’IA traverses les frontières, gardées ou non, et les lois n’y changent rien ou si peu. Pour ce qui est de l’amnistie pour tous a encore du chemin à faire ! Cela passe par l’intelligence des situations et surtout par celle des oppresseurs tout autour de la planète (pas gagné).
L’amnistie, la paix, la remise à zéro des compteurs peut-elle être favorisée par l’intelligence artificielle ? C’est la question car les intentions belliqueuses ou immorales de l’AI (ou plus exactement de ceux qui la mettent en œuvre) le disputent aux projets vertueux et pacifistes de l’utilisation des robots : des drones pour une chorégraphie festive dans le ciel de Canton ou pour envoyer des bombes ? Des bracelets « intelligents » pour soigner des asthmatiques ou pour pirater les données personnelles des utilisateurs et les revendre dans le dark web ?
Pas du tout, diront d’autres personnes : AI, c’est l’ Assurance Invalidité ! Aucun rapport avec l’intelligence artificielle.
Vraiment ? Si les robots prennent le travail des travailleurs, ces derniers se retrouveront sans travail – dans le meilleur des cas, ils auront encore un emploi – et perdront petit à petit leur capacité à travailler, faute d’exercer leurs compétences. Il faudra bien prévoir alors un dispositif pour compenser cette invalidité au travail. Ou bien, les robots seront tellement sophistiqués que les humains seront largués et, malgré l’agilité de leurs mains et de leur tête, feront figures d’invalides en comparaison. On peut imaginer que les robots cotisent pour les humains mais qui fixe les taux : les machines ou les femmes ?
Et les cruciverbistes dans tout ça ? Ils ont aussi leur mot à dire : AÏ, un mot de deux lettres pour lequel les créateurs de mots-croisés rivalisent de définitions, comme pour IO ou pour AA (on reste dans la nature, et c’est bien).
Finalement, peut-être sont-ce les aïs qui ont raison ? Paressons donc ! Prenons du bon temps dans la verdure. Cela n’accélérera ni ne freinera les progrès de l’AI mais cela apaisera le stress que provoquent les perspectives de cette robotisation et lui donnera sans doute moins de prise.