Ce court billet pour témoigner d’une manifestation caractéristique, voire caricaturale, de l’algorithme d’affichage sur le réseau social LinkedIn.
Je suis régulièrement frappée par le nombre de publicités et de contenus « promus » qui envahissent mon mur LinkedIn (je suis notamment pourchassée depuis quelques semaines par une Jaguar, ce dont je me console en me disant que a) je ne suis sans doute pas la seule et b) que si l’algorithme a détecté que j’étais un prospect intéressant pour une voiture de luxe, c’est assez rassurant sur la malignité de cet algorithme).
Ce qui est déplaisant, c’est de passer du temps à évacuer ces pollutions informationnelles afin d’atteindre les informations qui a priori m’intéressent mais quand on crée son compte sur le réseau, on accepte les conditions générales, les inconvénients aussi bien que les avantages ; il faut se soumettre ou se démettre.
Ce qui est rassérénant toutefois, c’est qu’il me suffit souvent de rafraîchir la page une fois ou deux pour voir « remonter » ce que je recherche, à savoir des posts, likes et commentaires de personnes dont j’apprécie l’activité et les idées et qui font partie de mon contacts (les deux sont liés).
Il y a deux jours, l’écart entre les contenus promus et les posts attendus de ma part était encore plus flagrant que d’habitude.
En me connectant à mon compte LinkedIn vers 16h45 (l’heure joue-t-elle un rôle ?), je note que les vingt premières informations de mon mur sont exclusivement des « Tendances » dans le secteur du management ou de l’enseignement supérieur, ou bien « Populaire dans votre région », ou encore « Un cours prisé qui pourrait vous intéressé » (au passage, cette expression de « cours prisé » mériterait un développement).
Voilà donc ce que je vois défier sur mon mur (j’ai juste changé la présentation, en regroupant les posts à trois par ligne) :
Atmosphère artificielle, d’une froide cohérence de style et de fond.
Pas une nouvelle de mes contacts (j’en ai tout de même plus de trois mille sur tous les continents). Que sont mes amis devenus… ?
Seraient-ils tous aux prises avec une sieste prolongée ? Étrange.
Mais voici qu’un simple clic de rafraichissement réveille « mon » réseau comme par enchantement et fait disparaître la totalité des images qui occupaient l’espace une minute plus tôt. Amazing !
Mon mur bascule d’un coup dans une autre atmosphère, exclusivement habitée par mes connaissances. Il me raconte ce qui a retenu l’attention des personnes que je connais, ce qu’elles ont eu envie de partager, ce qu’elles ont pensé de ce qu’elles ont vu de leur côté, bref, ce que je peux attendre d’un « réseau social ».
Ouf ! Vraiment, LinkedIn, tu me fais des frayeurs !
Alors, un petit rafraichissement ?
À votre santé !