Comme de nombreux mots de la langue française, répertoire désigne à la fois l’instrument qui sert à répertorier et le résultat de l’opération de répertoriage.
Le premier sens renvoie aux piles de petits carnets vierges qui ornent certaines tables des papèteries à l’attention des consommateurs qui ont des adresses et des numéros de téléphones à recenser et ordonner, ou bien des livres, des vêtements, des maquettes, etc. à classer, le plus souvent dans l’ordre alphabétique mais parfois dans un ordre chronologique, méthodique ou numérique.
Le second vise un contenu, résultat d’un recensement d’informations de même nature dans un périmètre institutionnel ou géographique donnée, lequel peut prendre de multiples formes : liste, cahier, fiches, bases de données, etc. On pourrait alors dresser le répertoire des répertoires :
le répertoire civil (décisions relatives aux tutelles, curatelles et régime matrimonial)
le répertoire public des essais cliniques de médicaments
le répertoire des métiers du ministère de la Culture et de la Communication
le répertoire des aides publiques aux entreprises
le répertoire des données publiques de la ville de Bayonne
le répertoire des sources philosophiques antiques
le répertoire des termes utiles aux archivistes suisses
le répertoire des roses anciennes ou rares
le répertoire des végétaux recommandés pour la végétalisation des bandes riveraines du Québec
le répertoire des saveurs, de Niki Segnit, chez Marabout (2012)
le répertoire national des chiropraticiens en France
le répertoire des terrains contaminés du Canada
le répertoire des groupes de musiques actuelles de Bayonne (Bayonne arrive en bonne place dans cette liste, bravo !)
le répertoire des tablatures de ukulélé
le répertoire de la Sacem (5 098 531 œuvres ayant fait l’objet d’une exploitation récente)
le répertoire de la cantatrice Bianca Castafiore, bien connu des tintinophiles, beaucoup plus limité mais ce dernier qualificatif n’enlève rien à la notion même de répertoire.
Le répertoire ne doit pas être confondu avec le registre, bien que le répertoire (recensement) puisse être dressé au moyen d’un registre (un ensemble de feuilles de papier pliées, massicotées et reliées), et que le registre d’enregistrement (un registre d’état civil par exemple) requiert parfois un répertoire pour s’y retrouver.
Le répertoire regroupe et ordonne des informations qui existent par ailleurs mais de façon dispersée.
Le registre trace des événements au fur et à mesure de leur survenance (naissances, visites, délibérations, admissions à l’hôpital, plaintes….).
Le répertoire symbolise l’activité du bibliothécaire. Le registre celle de l’archiviste. Enfin, je devrais dire « symbolisait » car tout change, même le sens des mots…
Toujours est-il que les archivistes du XXe siècle ont rédigé pas mal de répertoires, numériques ou méthodiques, simples ou détaillés, des répertoires de fonds d’archives ou de morceaux de fonds, qui sont en réalité des inventaires…
Un commentaire