Je veux parler de la cellule, unité élémentaire dans l’utilisation des tableurs bureautiques, avec le très répandu logiciel Excel, de Microsoft, ou les logiciels équivalents.
Les didacticiels expliquent que, l’unité de base du tableur étant la cellule, on ne peut pas – par définition – la diviser mais que l’on peut fusionner les cellules au-dessus ou à côté pour donner l’impression que ce sont les autres qui ont été divisées. Logique. Pour le mode d’emploi détaillé, voir les sites spécialisés, par exemple ici.
La question est : pourquoi fusionner des cellules ? Les didacticiels répondent : pour améliorer l’apparence, l’esthétique du document. Et les logiciels de traitement de texte alors ? À quoi servent-ils ?
Le tableur a deux fonctions principales : le calcul et le tri. Le traitement de texte, lui, sert à manipuler un texte (ordonner, corriger, ajouter) et à mettre en forme le document final pour le destinataire. Le problème est que les deux fonctionnalités ne sont pas tout à fait compatibles puisqu’il suffit d’une seule cellule issue d’une fusion pour bloquer le tri. On travaille avec un tableur pour faire des tris et pof ! on ne peut pas trier, parce qu’un titre ou un commentaire a été mis en forme dans des cellules fusionnées. Pas logique.
Certes, il est des documents où l’on a besoin à la fois d’opérer des calculs et de rendre lisible l’information pour l’utilisateur (taille de police plus grosse, couleur, centrage…), par exemple des tableaux d’évaluation ou de cotation à l’attention de décideurs. A-t-on besoin de fusionner les cellules pour cela ? Et si le destinataire du « joli » document a besoin ou envie de trier à son tour le tableau ? Si des cellules ont été fusionnées, niquedouille ! À moins de « défusionner » bien sûr.
Je vois dans cette fusion de cellules sur Excel une confusion des fonctionnalités des différents outils, confusion dommageable à l’exercice des fonctionnalités fondamentales qui se télescopent avec cette pratique. C’est un dévoiement du tableur et un dévoiement du traitement de texte. Ou alors, il faudrait que les logiciels bureautiques soient plus souples et plus clairs.
J’ai connu l’époque du tri manuel et je peux témoigner que, à partir de quelques centaines d’objets à trier, c’est parfaitement fastidieux, inutilement long et potentiellement aléatoire car errare humanum est. Du coup, je suis accro aux tris des données car ils apprennent toujours quelque chose. Le tri est un accélérateur de compréhension du contenu d’un tableau, quel qu’il soit. Encore faut-il qu’il n’y ait pas de cellules fusionnées !
C’est pourquoi je redoute la fusion de cellules pour son côté interruptif dans l’élan, comme je honnis :
- un véhicule stationné sur une voie réservée à la circulation, particulièrement à l’approche du carrefour du côté où je veux tourner avec ma voiture,
- une queue de rat dans une boîte de haricots verts,
- une e-pub intrusive de boîte de chocolats Mon Chéri pendant le Carême, etc.
Mais peut-être m’exprimé-je là avec trop d’effusion ?
Je reconnais cependant un grand avantage à la fusion : celui de réduire le nombre de cellules, dont l’excès devient vite maladif. Cette maladie porte d’ailleurs un nom, si je ne me trompe : la cellulite…
Pour ceux qui sont malgré tout accros des fusions de cellules dans les tableurs, il faut prendre garde à ne pas perdre de données. En effet, si l’on fusionne plusieurs cellules occupées, une seule voit son contenu préservé (tandis que les autres contenus sont supprimés) : la cellule supérieure gauche pour ceux qui écrivent en anglais ou en français (de gauche à droite) et la cellule supérieure droite pour ceux qui écrivent en arabe (de droite à gauche). Raisonnement informatique qui n’a absolument rien à voir avec la politique pénitentiaire.
Un commentaire