Un effet vertueux de l’affaire Cahuzac?
Des voix s’élèvent ici et là pour réclamer un « je n’aime pas » ou un simple « vu » comme bouton de réaction aux posts des réseaux sociaux. Mais ces derniers résistent : si vous ne commentez pas et ne partagez pas, vous n’avez plus que le choix entre « aimer » ou « rien ». De là à en conclure que la technologie conduit à l’appauvrissement de l’expression, il n’y a qu’un pas…
J’avoue m’amuser parfois à essayer de savoir ce que mes contacts (relations, amis) qui likent un post apprécient en réalité : le sujet ? L’auteur ? Le fait que quelqu’un l’ait partagé ? Ou simplement le fait qu’ils ont « aimé » pouvoir exprimer le fait qu’ils pensaient quelque chose, de positif ou négatif, via le seul bouton disponible.
Mais aujourd’hui 8 décembre 2016, la nouvelle de la condamnation de Jérôme Cahuzac (pour un comportement répréhensible même chez ceux qui ne sont pas ministres) apporte un exemple concret à la problématique du like.
Voici ce que j’ai capturé sur Linkedin à midi :
Une demi-heure après l’annonce, huit personnes de mes relations ont (déjà) « aimé ». Certes, on peut penser que Cahuzac n’a pas volé cette sanction et ne pas le plaindre, mais écrire que l’on « aime » sa condamnation est autre chose ; c’est, au regard d’une certaine éducation, un manque caractérisé de charité (chrétienne ou autre) ou, si l’on veut, une forme d’expression haineuse qui, pour courante qu’elle soit sur les réseaux sociaux, n’en est pas moins détestable, pour ceux qui lisent comme pour ceux qui écrivent. Que les huit auteurs de ces likes se rassurent, Linkedin a réagi au malaise. En effet, quelques heures plus tard, voilà ce que je peux voir sur mon mur :
La possibilité de liker a disparu. Même celle de commenter.
J’aime !
Pas mal comme sujet. Je pense que cliquer sur les « likes » est devenue une secondes habitudes chez les internautes, on dirait que c’est automatique dès qu’il s’agit d’un truc attrayant mais qui ne l’est pas nécessairement.